Boudicca, femme forte et inspirante ♀

Boudicca ; de Jean-Laurent Del Socorro
Publié aux Éditions Actu SF, 2017 – 288 pagesa

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Angleterre, an I. Après la Gaule, l’Empire romain entend se rendre maître de l’île de Bretagne. Pourtant la révolte gronde parmi les Celtes, avec à leur tête Boudicca, la chef du clan icène. Qui est cette reine qui va raser Londres et faire trembler l’empire des aigles jusqu’à Rome ?

À la fois amante, mère et guerrière mais avant tout femme libre au destin tragique, Boudicca est la biographie historique et onirique de celle qui incarne aujourd’hui encore la révolte.

Figure phare et pourtant méconnue de l’histoire de l’Angleterre, Boudicca est ici mise en lumière par Jean-Laurent Del Socorro, qui porte un brillant hommage à l’une des premières féministes de l’Histoire.

« Je n’ai pas besoin de lui car j’assume désormais d’être une de ces solitaires qui n’existent que par elle-même là où d’autres ne peuvent vivre qu’en meute. Je laisse bien volontiers les mots à Pratsutagos. Je n’ai définitivement besoin que du silence. »

La plume de l’auteur a le mérite d’être accrocheuse : il ne s’embarrasse pas de fioritures et va droit à l’essentiel, à l’image même de Boudicca, cette reine plus à l’aise au maniement des armes que des mots. Le tout donne un style agréable à la lecture, qui se charge de plonger le lecteur dans un contexte historique pourtant complexe ! On sent d’ailleurs le gros travail de documentation qu’a fourni l’auteur (cf bibliographie en fin d’ouvrage). Preuve en sont, en plus des informations historiques relatées, les coutumes et rites celtes que l’on appréhende au fil des pages : déroulement d’une cérémonie funéraire, importance des druides dans la communauté, relations homosexuelles et polygamies ancrées dans les mœurs etc.

Boudicca dresse le portrait d’une femme déterminée et atypique pour son époque ! Son évolution s’avère passionnante à observer, d’autant qu’on nous conte tous les aspects de sa destinée et ce de manière très claire. Le roman est ainsi structuré en trois parties : fille de roi (28-43 après J.-C.), épouse et mère (44-59 après J.-C.), reine et guerrière (60-61 après J.-C.). Ainsi, d’une fillette peu sûre d’elle et en manque d’amour paternel, elle deviendra une reine respectée et soucieuse de son peuple, tout en incarnant une guerrière d’envergure, en plus d’être mère. Si elle intrigue par son caractère prononcé et sa volonté d’être l’égale des hommes en tout point, les relations qu’elle entretient avec nombre de personnages secondaires sont enrichissantes et formatrices :  le druide Prydian se charge de l’éduquer et de lui prodiguer ses conseils, Ysbal , une féroce guerrière, veille sur elle depuis toujours, tandis que son amante Jousse lui offre ses bras réconfortants.

« Chaque femme et chaque homme est forgé deux fois : la première fois par les mots des autres, la seconde par ceux que nous gardons en nous-mêmes. »

Au final, Jean-Laurent Del Socorro se contente de citer certaines batailles nécessaires pour repousser les envahisseurs Romains, mais insiste peu sur la dimension épique de celles-ci, n’en offrant qu’un vague aperçu. (et c’est tant mieux à mon sens !)

☞ Femme d’exception au destin marquant, Boudicca est inspirante et nous offre une porte d’entrée vers la culture celte au moment même où ces peuples voient leurs traditions leur échapper petit à petit. Une vraie réussite !

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