[Cet article n’a pas vocation à se moquer, mais plutôt à vous éclairer sur certains points si vous ne connaissez que très peu le métier de bibliothécaire]
Les vieilles croyances ont parfois la vie dure, et depuis trois ans que j’exerce le métier de bibliothécaire, j’en ai entendu des vertes et des pas mûres ! Voici donc une petite sélection de phrases les plus entendues, souvent par méconnaissance du métier. Enjoy !
- « Vous étiez encore fermé [tel jour], vous ne travaillez jamais en fait ? »

Ah, ces fainéants de fonctionnaires alors… 🙂 Plus sérieusement, c’est totalement faux ! Nous travaillons, pour la plupart, à temps plein, et si l’on s’autorise une journée entière de fermeture dans la semaine, c’est pour s’occuper de la partie invisible de l’iceberg.
En effet, le travail en interne ne peut se faire convenablement que lorsque la médiathèque est fermée et que nous ne sommes pas dérangés par les lecteurs : eh oui, les livres n’arrivent pas tout seuls en rayon 😉

Du coup, les achats, l’équipement des documents reçus, le rangement des rayons, les tâches administratives, la mise en place de projets d’animations, ou encore l’accueil des scolaires, nous occupe largement quand la médiathèque est fermée.
Au final, c’est grâce à toutes ces tâches que les bibliothèques fonctionnent correctement : l’accueil du public aux horaires d’ouverture, ce n’est que la partie visible !
- « Quelle chance de pouvoir lire presque toute la journée ! »
*Soupirs. Si seulement ! Malheureusement, mon temps de travail est dédié aux autres tâches citées ci-dessus, en plus de l’accueil du public (prêts/retours, renseignements et inscription, rangement…). Les gens ont parfois du mal à concevoir cette idée, parce qu’après tout, ça fait partie du métier, et que pour conseiller les gens, je suis bien obligée d’avoir une idée de ce que je leur propose.
Mais si je veux lire, pour mon plaisir ou pour le travail, c’est sur mon temps libre que ça se passe ! Heureusement pour moi, j’ai « la chance » de devoir utiliser les transports en commun pour me rendre de mon domicile à la médiathèque où je suis employée, ce qui m’offre plus d’une heure de lecture par jour. Ajoutez à ça du temps libre en soirée, et je ne m’en sors pas trop mal 😉
- « Il n’y a pas un peu trop de bruit là ? »

On ne va pas se mentir, pendant très longtemps les bibliothèques ont été considérés comme des espèces de sanctuaires où le calme devait régner.
Bonne nouvelle, c’est fini tout ça ! Maintenant, on parle même de « bibliothèques 3è lieu », soit un lieu dans lequel du lien social doit se créer, où les individus peuvent se rencontrer, se réunir et échanger de façon informelle. Exit les conférences barbantes (bon, ça existe toujours concrètement), place aux ateliers cuisine et travaux manuels ! Lesdits ateliers pouvant même être animés par des usagers, la bibliothèque devient alors un vrai lieu de vie dans une ambiance cosy, où chacun peut participer.
- « Est ce que vous avez [tel titre] ? Comment ça vous ne savez pas ? »
Étonnamment, non, je n’ai pas le catalogue entier dans la médiathèque dans ma petite tête ! Et heureusement ! Vous imaginez mon état autrement ?

Même si nous lisons en général beaucoup, la production éditoriale est telle qu’il est impossible d’en venir à bout ! Il y a tant de nouvelles sorties…et pour peu qu’on ne veuille pas se cantonner à un genre particulier (je travaille en section jeunesse, mais j’apprécie aussi beaucoup la littérature générale ainsi que les bandes-dessinées, merci), c’est un cercle sans fin.
Donc non, nous ne lisons pas TOUS les livres qui sont en rayon, et devons même parfois faire une recherche sur le catalogue en ligne pour nous assurer d’avoir LE titre voulu.