Harry Potter and the Cursed Child ϟ

Harry Potter and the Cursed Child by J.K. Rowling, John Tiffany & Jack Thorne
Publié chez Little, Brown and Company, 2016 – 343 pages
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Être Harry Potter n’a jamais été facile et ne l’est pas davantage depuis qu’il est un employé surmené du Ministère de la Magie, marié et père de trois enfants. Tandis que Harry se débat avec un passé qui refuse de le laisser en paix, son plus jeune fils, Albus, doit lutter avec le poids d’un héritage familial dont il n’a jamais voulu.

Le destin vient fusionner passé et présent. Père et fils se retrouvent face à une dure vérité : parfois, les ténèbres surviennent des endroits les plus inattendus.

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[ATTENTION, RISQUES DE SPOILERS !]

Soyons bien d’accord : pour moi, le mythe Harry Potter prenait fin avec le septième tome de la série. Alors quand j’ai entendu parler de la sortie d’une nouvelle histoire, j’étais curieuse -évidemment- mais surtout très perplexe.

☞ Un script, pourquoi pas ?
Présenté comme le 8ème tome de la saga, “Harry Potter and the Cursed Child” prend en fait la forme d’
un script de la pièce du même nom. Le point gênant selon moi? Que J.K. Rowling ait apposé son nom sur la couverture -sans doute pour des raisons marketing assez évidentes- alors qu’elle n’a pas écrit le texte de la pièce, mais simplement chaperonné le projet…
Bien que
réticente à l’idée de lire un texte de théâtre, au fond le format ne m’a pas posé problème. N’avoir que très peu d’éléments descriptifs fait carburer l’imagination et permet une bonne visualisation des différentes scènes.
Ceci dit, il faut bien avouer que les répliques souvent plates et les longues didascalies m’ont posé soucis à la lecture. D’ailleurs, pour moi, certains éléments présents dans les didascalies étaient purement narratif et n’y avaient pas leur place.
Pour ceux qui hésiteraient encore à commencer le livre en anglais : soyez rassurés, le niveau de langue reste très accessible, du fait que la pièce compte peu de descriptions.

Welcome back !
Quelque part au fond de mon petit cœur de lecteur, il y avait forcément la joie de m’immerger dans cet univers familier et de découvrir, dès les premières pages,
comment a évolué le trio inséparable après toutes ces années, aussi bien au niveau familial que professionnel. L’occasion de voir si les théories qu’on avait élaborées il y a des années sont finalement devenu réalité !

Un héros tête à claques VS un compagnon d’aventures attachant
Parallèlement, de nouvelles têtes font leur apparition : je pense surtout au duo Albus/Scorpius.
Une chose est sûre, le jeune Albus est bien le digne fils de son papounet : la preuve, il en a tout à fait le comportement. Même si l’on passe sur le côté garçon-en-pleine-crise-d’ado, je l’ai trouvé exaspérant au possible et très immature. A contrario, je me suis vite prise d’affection pour Scorpius, le fils Malefoy, bien plus débrouillard et sympathique que son camarade. Il constitue à lui seul l’unique vrai point positif du livre.

☞ On est pas un peu trompés sur la marchandise ?
D’abord, le script comporte plusieurs incohérences qui m’ont fait froncé les sourcils plus d’une fois (comme cette histoire de Polynectar, ou encore de retourneur de temps si bien caché…#ironie). A cela s’ajoute l’impression que les auteurs se moquent un peu des fans. Oui parce que pour moi, faire revenir des personnages disparus dans les tomes précédents est un procédé un peu facile…surtout quand on a été habitué à des procédés plus élaborés de la part de J.K Rowling.

Ensuite, j’ai bien conscience que les années ont passé, que les caractères évoluent avec le temps, rien de plus normal. Mais là, où sont passés les personnages fabuleux qui avaient marqué ma lecture il y a des années ?! Si Harry est toujours aussi agaçant, Hermione et Ginny ne sont plus que l’ombre d’elles-même et Ron est carrément vu comme l’imbécile de service, ce qui m’a tout bonnement exaspérée !

☞ Le gros du problème : une existence improbable
C’est LA révélation du livre : Voldemort est papa. Delphine voilà le nom du problème ! Celui qui m’a fait crier au n’importe quoi depuis mon canapé. C’est l’annonce de trop, tombée de nulle part, comme un cheveu sur la soupe. Mais pourquoi ? Et surtout comment ? Ce n’est qu’un point de vue personnel, mais je ne crois pas Voldemort capable de s’accoupler après avoir mutilée son âme, et être à presque mort pendant des années, ni de vouloir même s’assurer une descendance quelconque… Passons sur le problème de la conception pour s’attarder sur le caractère de l’héritière du Seigneur des ténèbres : je l’ai trouvée pitoyable et assez peu charismatique contrairement à son paternel. Mince quoi, c’est quand même la fille de Voldemort, ils auraient pu l’imaginer plus vicieuse !

Au final, que ce soit sur la forme ou sur le fonds, Harry Potter et l’enfant maudit restera pour moi une espèce de fanfiction ratée. Si j’étais enthousiaste à l’idée de revoir mes personnages chouchous et de replonger dans cet univers magique, j’ai vite déchanté et ai trouvé mon lot de déceptions dans ce récit qui se contente de tourner en rond.

Je suis plus que curieuse de connaître votre opinion sur la question. Si vous l’avez lu, avez-vous aimé ?  🙂