Rencontre avec : Balthazar, figure phare de la littérature jeunesse

D’âge indéterminé, toujours vêtu de son éternel bonnet bleu aux longues oreilles, il a fêté ses 20 ans d’existence en 2016, figure dans une cinquantaine d’ouvrages à ce jour et intègre la pédagogie Montessori à son propos : c’est Balthazar !

Récemment mis à l’honneur dans une exposition à la Médiathèque de Moulins (03) jusqu’au 23 juin prochain, j’ai eu envie de vous livrer un petit compte rendu des infos glânées sur place lors de la rencontre avec les mamans de Balthazar !

Brouillons commentés par l’éditeur, crayonnés et illustrations originales sont de la partie dans cette exposition qui revient sur la naissance de Balthazar et de Pépin. Je l’ai trouvée très mignonne et suis restée en admiration plusieurs minutes devant certains dessins. Malgré tout, un peu plus d’explications ou de volumes auraient été les bienvenus (je n’aurais pas appris grand chose si je n’avais pas assisté à la rencontre avec les autrices juste après ça).

La genèse du projet


Balthazar, c’est d’abord l’histoire d’une rencontre : celle de Marie-Hélène Place et de Caroline Fontaine-Riquier. La première passe une bonne partie de son enfance à Londres, et étudie le stylisme, tandis que la seconde se consacre a une école d’art et se montre désireuse de créer des illustrations de livres pour enfants. Leur parcours respectif les mène au milieu de la mode, notamment chez Cacharel, où elles vont exercer ensemble durant des années.

Confrontée à la dyslexie d’un de ses enfants et sensible à la pédagogie Montessori, Marie-Hélène Place relance alors son amie et c’est ensemble qu’elles montent un dossier pour ce qui sera les débuts de Balthazar et Pépin. Rapidement, les éditions Hatier jeunesse se montrent intéressées par le projet, et encouragent les créatrices à imaginer d’autres histoires : la série des Balthazar est née. 

Balthazar, naissance du personnage


Balthazar_et_Pepin
Ayant entre 3 et 6 ans (même si ce n’est jamais clairement mentionné dans les livres), volontairement non genré, Balthazar représente l’Enfant en général, de manière à ce que chaque lecteur puisse s’y identifier plus facilement.

Il était important qu’il s’agisse d’un héros posé, serein et dôté d’une certaine paix intérieure, de manière à coller avec la pédagogie mise en place par Maria Montessori, sans quoi le propos n’aurait pas été cohérent!

Les autrices ont voulu également voulu le représenter vêtu d’une espèce de costume de super-héros afin qu’il soit reconnaissable d’emblée, même présenté parmi d’autre personnages. Dans la réalité, son petit costume ressemble davantage à une barboteuse, et il quitte rarement son fameux bonnet bleu aux longues oreilles. Ces dernières étant sensées mieux rendre compte de ses émotions : les oreilles tombantes indique une certaine tristesse, alors que sa joie est exprimée par des oreilles relevées. 

Montessori au coeur du propos


Soucieuse de permettre au plus grand nombre d’avoir accès aux bases de la pédagogie Montessori à laquelle elle adhère complètement, Marie-Hélène Place propose des livres d’apprentissage interractifs, reprennant les bases du travail de Maria Montessori : à savoir, favoriser l’autonomie de l’enfant, et le laisser explorer son environnement de manière sensorielle.

Que ce soit dans la collection « Aide-moi à faire seul », première née des aventures de Balthazar ou dans les albums de fiction, chaque histoire se veut respectueuse de la pédagogie Montessori dans l’approche qu’elle propose.

Focus sur « Bébé Balthazar »


En 2014, la collection « Bébé Balthazar » vient compléter l’offre existante. Destinée aux tout-petits, elle offre un format cartonné tout à fait adapté aux petits mains, sans pour autant laisser de côté l’aspect esthétique des ouvrages. Brodés à la main, avec une jolie couverture en carreaux Vichy, leurs illustrations douces et rassurantes ont tout pour séduire (y compris les parents !).

Certains titres incluent des éléments tactiles, puisque c’est un des aspects les plus défendus par Maria Montessori : appréhender son environnement au moyen de ses sens, invitant ainsi l’enfant à être acteur de sa lecture. Au fur et à mesure de son parcours, bébé pourra ainsi toucher pour se rendre compte des choses, rapprocher des situations de bases (la toilette, le repas…) à son propre quotidien, puis saisir complètement l’histoire qui lui est racontée.

Si tous les titres sont très mignons, j’avoue que Ecoute le silence m’a particulièrement séduite ! L’histoire invite l’enfant au calme en prettant attention aux bruits qui l’entoure, ou qu’il produit : frappe dans les mains, battements du coeur, chuchotements, grattement contre du carton ondulé, en finissant par le silence (qui s’écoute lui aussi !).

Une chose est sûre, beaucoup de tendresse se dégage de ces petits livres : ils proposent des moments de concentration et de complicité pour appréhender les choses dans un climat rassurant. Accessibles dès la naissance, ils accompagneront progressivement l’enfant jusqu’à ses 3 ans dans tous les aspects possibles de son quotidien.

Et maintenant ?


Des projets en vue, les autrices en ont des dizaines ! Marie-Helène Place compte bien poursuivre sa série de premières lectures phonétiques dont on peu déjà retrouver deux coffrets dans le commerce :

Le principe ?  Chaque histoire -de niveau de difficulté 1, 2 ou 3- présente un texte court et accessible, joliment illustrés, avec des mots composés uniquement d’un son ou graphème à travailler (le « ch » par exemple). Ainsi, l’enfant ne se trouve pas pas en position de difficulté et peut déchiffrer seul les mots en écriture cursive, tout en découvrant le plaisir de la lecture individuelle. Chaque histoire à venir dans cette collection sera mis en image par un illustrateur différent, sous réserve qu’il/elle accepte de se conformer à l’esprit Montessori dans son travail graphique.

En parallèle de ça, Hatier souhaite continuer à développer les jeux éducatifs basés sur la pédagogie Montessori : il s’agit de coffrets pédagogiques pensés pour stimuler la mémoire mais aussi la concentration et le langage via des cartes thématiques à classer. 


Voilà ce que j’ai pu retenir de cette rencontre très enrichissante (je n’avais pas pensé à  me munir d’un carnet pour prendre des notes, vous pouvez me traiter de blogueuse en carton !) J’espère que cet article vous aura plu et vous donnera envie de découvrir l’univers de Balthazar -pour ma part je suis repartie avec deux albums dédicacés sous le bras, oups!-.