De l’optimisme en barre ☀️🍋

Lus il y a maintenant quelques mois, je ne savais pas si j’allais les chroniquer ou non par ici, et puis un soir, l’évidence m’a sauté aux yeux : ces deux merveilleux livres se ressemblent sur le fonds. Et pour cause, ils sentent bon l’été et les citrons, font la part belle à l’amitié, et malgré les thèmes parfois difficiles qui y sont abordés -quand on y regarde de près- ces deux romans jeunesse sont lumineux et remplis d’espoir. 



Les belles vies
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 de Benoît Minville

Publié chez Sarbacane (dans la collection Exprim’), 2016 – 231 pages

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Vasco et Djib, deux banlieusards inséparables, sont envoyés pour un été en pension au coeur de la Nièvre… Un choc des cultures, des personnages flamboyants : la vie belle, les belles vies.

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Les belles vies, ça sent le soleil et les vacances, la campagne et les après-midis passés à la rivière. L’histoire est assez banale et aurait pu paraître inintéressante au premier abord : deux ados, Vasco et Djib, sont envoyés pour l’été au fin fond de la Nièvre chez Tonton et Tata, un vieux couple qui, depuis des années, recueille les gamins abîmés par la vie.

Et pourtant, on s’émeut pour ce récit de vie : on rit, on pleure, on a même envie de casser des choses contre cette vie, bien injuste parfois. Pour nos héros, cet été sera comme une parenthèse bienvenue : deux mois pour s’apprivoiser, se comprendre, et s’aimer.

La grande force de ce roman, ce sont les personnages si authentiques qu’a su créer Benoît Minville ! On apprend à les aimer, tour à tour, que ce soit Dylan, jeune homme un peu paumé qui explose quand tout devient trop dur à supporter, ou sa sœur Jessica, qui collectionne les garçons dans l’espoir de se comprendre et apprendre à s’aimer elle-même. Aucun n’est à mettre dans une case, chacun est un être fait de nuances.  

A l’image de la plupart des autres publications de la collection Exprim’ de Sarbacane, Les belles vies est un roman simple en apparence, mais profondément optimiste et lumineux. Empli d’émotion, avec des personnages généreux, c’est tout simplement un livre qui fait du bien au  moral et qui montre que de l’amitié peut naître beaucoup plus.

En bref, ce roman c’est :
– des personnages sincères et attachants
– de l’humour malgré une ambiance parfois pesante
une vraie bouffée d’optimisme !



La bibliothèque des citrons
; de Jo Cotterill
Publié aux Éditions Fleurus, 2017 – 368 pages 

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À dix ans, Calypso n’a pas d’ami et trouve refuge dans les livres de sa bibliothèque, qu’elle dévore. Sa solitude prend fin le jour où arrive dans sa classe une nouvelle, Mae, qui bouscule ses habitudes de lectrice solitaire et lui ouvre les horizons insoupçonnés de l’amitié. Cette amitié tombe à pic, car à la maison les choses tournent de moins en moins rond. Il faudra toute l’amitié de Mae et la générosité de sa famille pour que cette découverte acide devienne le point de départ d’un chemin de guérison où l’amour, enfin, pourra resurgir !

La bibliothèque des citrons, c’est l’histoire la plus banale qui soit. C’est l’histoire de la vie, celle qui blesse parfois, l’histoire d’un deuil impossible, mais aussi une belle histoire d’amitié. La banalité fascine parfois, c’est exactement ce qui se passe avec le roman de Jo Cotterill : on se laisse envahir par une foule d’émotions, et l’on s’implique, quitte à y laisser quelques plumes. 

Du haut de ses dix ans, la petite Calypso semble avoir grandi trop vite. Si c’est un peu déroutant au départ, c’est aussi ce qui fait le charme du personnage. D’ailleurs, si le roman cible plutôt un lectorat jeunesse, le propos est plutôt mature, et aborde des sujets un peu difficiles, ce qui me pousse à encourager aussi les adultes à se plonger dans l’histoire touchante de cette petite fille solitaire.

Profondément émouvant, La bibliothèque des citrons fait chavirer les cœurs en abordant une foule de thèmes forts : la question du deuil, mais aussi l’état de dépression, la colère et le déni de certaines situations. L’ensemble pourrait paraître lourd et pesant, pourtant Jo Cotterill fait preuve d’une grande justesse dans son roman. 
Attention, cela n’empêchera pas le lecteur d’être envahi d’un profond malaise, notamment lors de l’épisode des cartons de livres -je n’en dévoilerai pas d’avantage, tant ce passage doit être vécu à la lecture-…

Mais au delà de ça, La bibliothèque des citrons, c’est aussi une histoire d’amitié particulièrement forte et touchante : d’une petite fille renfermée sur elle-même, on voit Calypso devenir plus ouverte grâce à l’influence de Mae, pleine de vie, avec des projets de romans plein la tête. Et puis bien sûr, il y a cet éloge à la littérature et à l’amour que l’on porte aux histoires qui font palpiter nos cœurs. Jo Cotterill développe toute une réflexion sur le sujet, en choisissant deux héroïnes particulièrement avides de lecture et d’écriture.

Il pourrait être plombant et n’offrir aucune perspective, pourtant j’ai trouvé La bibliothèque des citrons particulièrement lumineux à sa façon. Emprunt d’une douce nostalgie, il montre combien certaines amitiés peuvent être salvatrices et nous aider à avancer vers un ailleurs meilleur.

En bref, ce roman c’est :
– une complicité très émouvante
– des montagnes russes d’émotions
– des dizaines de références à des classiques de la littérature !