Power Club T1 : L’apprentissage; de Alain Gagnol
Publié aux Editions Syros, 2017 – 500 pages
Anna n’est pas née sur Krypton, pourtant elle s’apprête à devenir une super-héroïne. Jeune et riche, elle répond aux critères du Power Club© ! Les termes du contrat sont les suivants : on lui inocule des boosters, une technologie de pointe qui la rend en quelques jours surhumaine, elle entre dans la légende aux côtés des huit super-héros déjà célèbres. En échange, elle se doit d’incarner le rêve absolu, de vendre son image aux médias, aux plus grandes marques. Et, accessoirement, elle est libre de sauver le monde.
Qui n’a jamais répondu à la question suivante : « Si vous pouviez avoir un pouvoir, lequel choisiriez-vous? », des étoiles pleins les yeux, en imaginant un monde où nous serions tous dotés de ce genre de particularités ? Force est de constater qu’Alain Gagnol reprend avec originalité le thème des super-héros dans cette nouvelle trilogie ! Réservés à l’élite de la société, les pouvoirs s’achètent une petite fortune en 2038, et chacun, s’il y met les moyens financiers, peut donc devenir une icône aux yeux du reste du monde, en adhérant au Power Club, le club très fermé des super-héros.
Anna, qui se retrouve dans le rôle de la nouvelle recrue, s’avère être une héroïne touchante par son humanité, et sa naïveté. On retrouve une certaine dualité dans son personnage. En effet, si elle est d’abord séduite par les capacités extraordinaires que lui octroient ses boosters (=les petites particules mi-informatiques, mi-biologiques, qui lui ont été injectées dans l’organisme), elle découvre peu à peu l’envers du décor, ce qui ne lui convient pas tout à fait… elle est portée, malgré elle, sur le devant de la scène, on lui propose de nombreux contrats publicitaires, et les soirées mondaines semblent être plus importantes que le fait de sauver des vies. Le Power Club a-t-il été fondé pour venir en aide à la population, ou bien pour générer des profits extraordinaires à l’agence ?…
Si l’on reste bien dans le roman d’apprentissage, notamment à travers les nouveaux pouvoirs d’Anna, et les nombreuses scènes de combats, Alain Gagnol n’a pas peur de détourner certains clichés du genre pour offrir au lecteur une réflexion intéressante, qui fait la grande force du récit. Ainsi, la critique de la société de consommation, ou de la sur-médiatisation générale, fait diverger Power Club des séries habituellement mises en scène par Marvel ou DC Comics.
Vous l’aurez compris, on a affaire à une histoire de science-fiction passionnante ! A la fois prenant, humoristique, et moralisateur, le roman est plein de références, et constitue un bel hommage aux comics et autres œuvres de super-héros, tout en apportant une réflexion critique intéressante. Quant à Anna, loin des clichés habituels, elle fait une merveilleuse héroïne grâce à son côté raisonnable et réfléchi. Bref, nul doute que l’on attend impatiemment la suite de la trilogie !
En bref, ce roman c’est :
√ – une héroïne très crédible et humaine
– une critique acerbe des dérives de la célébrité
– une intrigue qui tient en haleine